M'est avis que non mais c'est pas sûr. À dire vrai je m'en fiche, Illich est un gars intéressant mais un poil trop idéologisé à mon goût, en plus il cumulait, à la fois cul-bénit et fichtrement léniniste... Passons.

La convivialité ? D'après le TLF, le Trésor de la langue française, c'est le «goût des réunions et des festins», et aussi, reprenant une définition due à Ivan Illich justement, «l'ensemble des rapports autonomes et créateurs entre les personnes d'une part, et des rapports entre les personnes et leur environnement d'autre part». Aucune ne me convient, l'une et l'autre sont trop restreintes. La convivialité selon Ma Pomme c'est le vivre ensemble, rien à rajouter, rien à retrancher. J'opte pour la première acception de l'article du Wiktionnaire , «qualité de ce qui est convivial »; qui définit “convivial” ainsi: «Qui suscite des relations  favorables ou agréables parmi les membres d’un groupe». Finalement, ma convivialité correspond plus à ça mais retient cette précision d'Illich, entre les personnes et leur environnement, y ajoutant que la convivialité des réunions et banquets me convient assez. Enfin, pas entre les personnes et leur environnement mais entre les personnes et leur milieu: ma réalité n'est pas autour de moi, j'y suis plongé, j'en suis, parler d'elle en tant qu'environnement c'est poser une séparation entre soi et le monde.

Mon sujet concerne une partie de la convivialité, le vivre ensemble avec mes semblables, les relations favorables ou agréables avec les membres de ma société. J'ai autant que possible des relation favorables avec la majorité des personnes de mon milieu ordinaire, celui local; avec les autres aussi, autant que possible, mais il m'arrive de me montrer beaucoup moins délicat et beaucoup moins agréable avec celles qui ne sont pas de mon milieu ordinaire car je ne risque pas de les rencontrer au jour le jour; j'évite mais ne m'en prive pas à l'occasion. Ça m'arrive parfois avec celles de mon milieu ordinaire mais c'est rare. Je me rappelle d'un cas récent, à un gars qui m'est désagréable et qui est malvoyant ou aveugle, qui me demanda mon nom à un moment inadéquat, je répondis: «On m'appelle l'homme invisible». En même temps, on peut se le permettre avec un aveugle, quand on le croise dans la rue il ne risque pas de vous regarder de travers...

(À suivre...)